Una Volta Una Volpa… Ici commence l’histoire de la renarde… Oripeaux exposés.
Squisite. Des toiles privées d’ossature, pendantes – pendues ?... Des peaux souillées, greffées, ventrues… Y transparaît un os, un peu de terre, un bout de bois sinueux… Sur un lambeau de fourrure. Sous un pan d’organza.
Exquises, divines, sacrées. Incarnations du chaos soumises à la pesanteur. En son sein. Matrices potentielles, béates, béantes : matière à modelage… perpétuel.
Dans un dialogue pictural entre éléments naturels et autres matériaux tirés de mythologies personnelles, l’espace se fait lieu. Un lieu qui se veut originel. Boyau tellurique. Support des résidus d’une transe incantatoire, traces sur le chemin vers la mémoire…
Strate par strate.
Découvrir, écarteler, lacérer. Chaque plan doit remonter à la surface.
Humer, se frotter, s’imprégner. Toute matière doit être extraite, étreinte, pour renaître en tant que telle… Pigments, peinture vinylique, vin… Par le biais du corps enduit, empreindre, maculer de nouvelles surfaces…
Recoudre, refermer, reconstituer. Le fil perce les strates, tisse l’espace entre elles, parcourt le lieu en fugue cicatricielle.
Racines recouvrées, celles du descendant d’une lignée, la Volpa poursuit sa route imaginaire… jusqu’au fameux passage qui mène de la culture des siens à l’universel souvenir. L’invocation de la mémoire en appelle à l’Histoire collective. Et d’une religion aux accents païens émerge le profond animisme. Strate première.
La matière sonore s’en remet au même principe de sédimentation… Collages d’où se dégagent, traversant par moments la pantelante respiration, des fragments d’airs populaires.
La pénétration de l’antre induit un trajet du corps. Le fil cambre les silhouettes qui l’effleurent dans leur déambulation. Une archéologie de l’intime, un entre-deux-strates. Visiteur incorporé. Sens exacerbés.
Palper les aspérités. Inhaler la fumée de l’encens consumé. Se courber toujours plus pour s’enfoncer dans l’intimité de la matière, y surprendre les méandres d’une nervure. Se laisser prendre dans le sensible, par le langage plastique, la langue du corps.
L’ésotérisme à l’œuvre n’est plus une entrave au sens dès lors que l’on cesse de vouloir s’expliquer les choses. Ce qui nous saisit a trait à la simple présence, à l’épreuve de notre corporéité dans un entour hanté par la subjectivité de chacun.
De chamanisme en rémanences d’enfance, savoir apprécier encore la magie de l’instant…
Squisite. Une touche de sublime, une pointe de vanité… Exquise dérision…
ARTPOSITIONS
présente,
du 8 au 19 juin,
Squisite
Installation plastique : Marie Passarelli
Son : Belladonna 9Ch
|