Peintures de formats trés variables (de 10cm à 3m), quasi monochromes, blancs colorés, matière épaisse, technique mixte. La ligne est tantôt creusée, tantôt en relief, tantôt dessinée, bref, d’une manière ou d’une autre “elles se touchent”. Mes peintures invitent le toucher. Le dessin (anatomique et/ou géométrique) donne un sens mais ne figure pas de scéne. Le dessin est mots. Des mots sont d’ailleurs souvent écrits, le sujet n’est pas peint, il est signifié par le mot…La ligne dessine le plan, la surface picturale est plan. Les srtates de peintures sont travaillées en glacis, ce qui permet les différentes profondeurs et tonalités. L’oeil doit se perdre dans les différents blancs colorés; parfois les blanc se heurtent à des taches de couleurs sombres, travaillé en aplats, souvent des rouges et des noirs…les 3 couleurs des classiques grecs, le rouge, le noir, le blanc. Trichromie. Mes peintures ont quelque chose d’antique. Résurgences de mythes, de vestiges archéologiques sans doutes dûe à mes voyages en Méditerrannée, la Gréce et le sud de l’Italie, mes racines, que je revendique quelque part. Les differentes tonalités de blanc qui recouvrent certains dessins anatomiques-des os, des crânes, des côtes…parfois saupoudrés, évoquent Pompéi, Herculanum, vestiges de vies encendrés. De l’or, du bordeaux, renvoient aussi aux fresques, aux villas des riches gens de la cité…des inscriptions en latin, en palimpseste souvent, cachent un, voire plusieurs secrets… dans ma peinture, le blanc est un face à face sensoriel, sémantique idéal, l’écran parfait où le spectateur peut comprendre dans la stupeur ce qu’est la vision du monde, l’approche humaine du visible. Dans mon travail, le blanc remplace le point de fuite de la perspective classique, il n’y a plus de ligne de fuite, seul l’oeil fuit, la ligne, elle à fini de fuir, elle se touche, on la touche. L’architecture sur mes toiles, se déplie, sorte de dimension parallèle…
PEINTURES INSTALLEES
Abandon du chassis, volumétriques, mes peintures font corps avec l’espace.
Je me réapproprie les 3 notions fondamentales de la peinture: la ligne, la strate, le plan et les appliques avec des médiums non pictureaux. Toutes sortes de tissus, de fils, des objets fabriqués au préalable, avec des matières brutes (os, coton, bouts de bois…) sortes de fétiches, de talismans. Les matiéres sont peintes, les matières sont brutes…j’aime ce mélange…j’explore et j’hybride les matiéres en URE: couture et peinture.
Le fil, la laine, la corde, servent à coudre les divers plans, souvent de l’organza, pour travailler une fois de plus le glacis, la strate, de telle sorte que les superpositions ouvrent et articulent les profondeurs…quand le regard scrute, il peut découvrir un secret caché, un gri gri, ou encore un os, un crâne…un mot ou une figure brodés.Dans mon travail le regard se fait archéologique.
Mes peintures installées dans l’espace, sortes d’idoles, de totems, ou encore de fantômes, sont clouées, agrafées, écartelées, pendantes, déchirées exploitées dans leur mollesse et leur rigidité, modelées, modulées selon l’espace, l’architecture, le lieu: murs, plafonds, coins, sols, poutres, arbres…en somme, sur tout les supports potentiellement exploitables. Elles font corps avec l’espace, sortes d’entités secrètes, elles éprouvent le lieu, se fondent avec l’architecture ou la révèlent…Mes peintures installées sont à la fois dans l’incarnat et dans le désincarné. Présentes, et en même temps ailleurs…
INSTALLATION: PEINTURE ECLATEE ET ACTE MAGIQUE
Mes installtions résultent de mes actes magiques, sortes d’improvisations plastiques dans un espace donné… mais attention, rien n’est fait au hasard…L’espace est ma matière première, il est comme une feuille de papier ou une toile vierge que je vais remplir. Mes intallations sont des peintures tridimentionnelles. Le spectateur pénètre physiquement dans le tableau…l’espace pictural n’est plus transcendé, il se traverse, s’éprouve, devient immersif. La matière picturale et autres vernis sont toujours présents…tout est quasi-peint.
Je transforme des espaces avec tous type de matières (os, fourrure, dentelle, terre…) et de vieux objets. Surtout pas d’objet neufs, je veux qu’ils gardent leurs caractères auratiques…il m’arrive aussi de fabriquer des objets (couture, moulage…etc), d’installer mes peintures, mes carnets de croquis, mes dessins, mes notes, mes photos, celles de mes ancétres, mes vidéo aussi, des enregistrements sonores, des odeurs…je tends des fils dans l’espace, cordes, filets, pelotes de laines, sortes de matérialisation d’ondes sonores, énergétiques aussi…Je cherche à réveiller les mémoires par l’expérience, susciter les 5 sens. Le rapport au sensoriel est trés important dans mon travail. Les sens sont les moyens de recevoir le monde extérieur par notre corps, la perception de notre corps passe par eux. Pour moi, l’art à un côté matériel et un côté sensible. Je cherche à infléchir un trajet au corps récepteur en induisant un parcours, j’appelle ça une rhétorique cheminatoire…un souvenir. Mes installations sont des écarts spatio-temporels, sortes de quatrième dimension.
VUE: quand le spectateur n’est pas dans l’installation , il voit une peinture de face, dans ce cas l’architecture fait office de cadre. Devant ou dedans, les angles de vues sont infinis.
TOUCHER: tout est à toucher
ODORAT: odeurs naturelles des objets et des matières, mais aussi des essences naturelles, des encens, des poudres à brûler…
SON: celui du spectateur, de ses mouvements, de ses pas, bien sûr, mais aussi des enregistrements sonores, prélévement, comptines…
GOUT: recettes inventées, sirop, confiseries, bonbons, liqueurs de grand mère…
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