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VOLPA Rhétorique initiatique et mythologie personnelle

Acte magique (performance) filmés ou pas. Les films sont parfois retravaillés en vidéo, parfois laissés en état de documents. De mes actes, résultent tantôt une installation tantôt non…

Traverser la violence
Mutation sortilège dédoublement
Réveiller une part de moi-même …

Nue ou habillée d’un manteau de fourrure un baton de pélerin un masque de renard. Volpa est une renarde. Elle aurait pu être un chat ou un chien, un aigle ou un ours. Volpa est humaine et animale…Je transpire, je crie à coté d’un crane de renard, il doit bien en rester quelques traces, ou en tout cas un sens profond en moi. Volpa peind avec ses pieds, avec ses mains, avec son corps entier, et son esprit aussi dailleurs. Elle se roule dans des pigments humectés ou pas d’eau, d’os, empreintes des draps, des murs, des feuilles de papiers…bientôt les arbres ne pousseront plus, bientôt, les hommes auront oublié leurs dieux et leurs désirs. Pour que chaque occidental moyen soit le plus ignare possible quant à ses propres racines culturelles dans ses parts si fortement païenne il faut en faire…on lui en à trop fait… je ne suis finalement qu’en train de redécouvrir une bribe de l’expérience universelle que notre société Occidentale fait mine de me faire oublier. Inconsciemment. Je suis étonné de mon constat: on dit de notre civilisation qu’elle est “judéo-chrétienne”. J’observe pourtant des traces rituelles, traces collectives, traces mimétiques qui se manifestent un peu de partout. Il me semble qu’il aurait été plus juste de désigner la civilisation européenne de société-judéo-latine-païenne-chrétienne, compte tenu des multiples mélanges et dérivé des cultes dabord locaux mais aussi grecs et latins…l’europe “chrétienne” refoule la part païenne autant que l’hélénisme antique et initiatique que des influences gauloises et celtes.

Volpa…perpétue donc ces coutumes à travers ses rêves, à travers ses mythes…issu des profondeurs de l’inconscient humain et reflet des mouvements du désir et de son humanisation. Volpa répond à la société moderne qui semble chercher une vérité cachée au delà des choses, une sorte d’idéal, une morale, une idée, autant de chimères qui détache l’homme de la vie. Accepter le monde tel qu’il est, dans sa présence immédiate. Je ne cherche pas un idéal, je recoit l’instant que me tend la réalité, tel un animal. Nos ancêtres avaient aussi leurs techniques et leurs mythologies qui tout en les y inscrivant, leurs voilaient la réalité… attention, je parle de champ de réalité et non pas de réalité…les champs s’interpénétrent mais chacun à sa tonalité…pour Volpa, c’est une affaire d’expérimentation! Détecter, éprouver, expérimenter, connaitre un champ. Ce n’est pas tant le champ lui-même qui est réel, que ce que l’on y expériemente. Champs de réalisation. Volpa y entre par la mémoire et la sensation. La mémoire et le monde sont une même réalité, la mémoire est aussi extérieure, que le monde est intérieur! La mémoire de chancun n’est pas une propriété privée, elle est une infinie mémoire de ce qui est au monde.

Volpa est Volpa… Mes expériences, mes actes magiques sont improvisées. D’une façon trés naturelle, mon corps fait corps avec l’espace et les énergies. Il est un réceptacle, un capteur, il exprime mes instincts primitifs, une ivresse, dans laquelle s’expriment mes forces, des forces, le sentiment de ne faire qu’UN avec le monde, le UN originel… Je ne joue pas de personnage, je laisse s’exprimer les multiples moi. Je me maquille, je fabrique mes costumes, mes masques, mes objets, mes lieux. Je me condére comme un transmetteur. A travers mes propres mythologies, celles qui m’habitent et celle que je crée. Dans sa définition étymologique, le terme “fiction” révèle un double sens: la fabrication, la création, et l’action de feindre, l’invention. La simulation vient au cours du réel et le complète. Mon travail s’inscrit dans les deux sens. Je travaille avec des vieux objets, sorte de reliques et des matières naturelles telles que les os afin que mes actes magiques provoquent une perception plus active que contemplative. Ce qui implique directement le spectateur. La relique conserve un objet, une image, un souvenir qui symbolise et remplace le disparu. Elle favorise une relation, un culte intime. Volpa collectionne. J’accumule, j’identifie, je sélectionne, je répertorie, je conserve, je récupère diverses matières, échantillons dans un phantasme de préservation d’une espéce en voie de disparition, d’oubli. Ma spécificité est d’associer mes objets celon leurs provenances. Mes collections se déjouent en fait de la collection par son aspect plus ou moins fictif, par sa réalité poétique plutôt que scientifique, par sa connotation affective plutôt que rationnelle…les objets que je choisi sont marquées d’identités, d’antitées.

J’envisage mes photos, mes vidéo, mes enregistrements comme des reliques dans le sens où ils manifestent quelque chose de perdu dans le temps (un acte, un moment) et de conservé. Témoins de mes actes magiques, ils servent à fabuler mes récits. L’histoire de ma vie n’existe pas…elle prend forme dans le récit raconté. Par le récit, je fait l’expérience du passé. J’ai le sentiment que le mythe familial et la grande histoire se mélangent et se rejoignent. Volpa joue avec la résurrection. Le rapport au temps est trés important dans mon travail. Il y a quelques chose du passé et quelque chose du futur. Ces deux dimensions se lient l’une à l’autre, se confondent presque. Le temps rebrousse chemin. La succession précéde, le maintenant avance vers le passé. Anachronisme. Le trait passé à traverser la passerelle…comme pour mes dessins, comme pour mes peintures, comme pour mes installations…Volpa est toujours là!

 

 
 

©2012 marie passarelli